Fertilité, qualité ou santé du sol…faut-il choisir ?

Fertilité, qualité ou santé du sol…faut-il choisir ?
Il y a une foule de termes qui se ressemblent en agriculture pour désigner, semble-t-il, la même chose. Par exemple : paysan.ne, agriculteur.trice, exploitant.e agricole.
La thématique des sols fleurit 🌼 depuis quelques années dans le paysage médiatique et c’est tant mieux ! Mais quels sont les mots à utiliser lorsque l’on parle d’eux ?
✅Le dico d’agroécologie définit la santé des sols comme à la capacité du sol à fonctionner sur le long terme comme un système vivant, capable d’assurer une productivité de biomasse végétale compatible avec le maintien à long terme des fonctionnalités écologiques de l’écosystème, en lien avec les autres ressources : air, eau, biodiversité, climat.
✅Pour l’INRAE, la fertilité est définie comme la capacité des sols à soutenir une forte productivité végétale tout en minimisant les apports de matières fertilisantes, procurant des éléments nutritifs indispensables aux cultures, les amendements organiques ou minéraux, ou les autres actions correctives. Pour comprendre ces notions, nous pouvons remonter un peu dans le temps 🚜 (Richelle L and Brauman A., 2022, IRD). Historiquement, les sols étaient vus uniquement sous l’angle de la ressource pour la production agricole. La fertilité est donc cette capacité à produire avec le moins d’intrant (je simplifie). Dans les années 90 arrive la notion de qualité du sol qui intègre les autres fonctionnalités des sols : infiltrer l’eau 💧, la retenir, stocker du carbone, héberger une riche biodiversité. C’est sur cet aspect vivant du sol que nait l’image de santé du sol, présentant un lien « naturel » entre sa santé, la santé de la plante et notre propre santé (OneHealth) 👩⚕️
Ainsi, pour nos fêtes de fin d’année, nous avons appris par l’ADEME que les ¾ des sols français étudiés étaient pollués par des microplastiques. Est-ce à dire que cela va avoir un impact sur la fertilité du sol ? Cela reste à prouver. Néanmoins, sur le volet santé des sols, le lien est plus évident !
De même, la pollution des sols par les métaux lourds (18% des sols agricoles en Europe) a un impact direct sur la santé humaine si nous ingérons des plantes ayant poussé sur ces parcelles 🥗 Mais il peut aussi avoir des réductions de rendement allant jusqu’à 30% sur ces mêmes sols (exemple bien connu du cuivre) ; ici, la santé et la fertilité se rejoignent.
« Mais alors, qu’est-ce que je diagnostique sur le terrain ? » 🔎
La méthode de diagnostic que j’utilise se base sur des indicateurs de fertilité du sol :
➡️ Physique : compaction, hydromorphie, granulométrie etc.
➡️ Chimique : frigo du sol (CEC), quantité et qualité des MO, statut acido-basique (pH), éléments minéraux présents etc.
➡️ Biologique : activité biologique 🪱, enracinement, biomasse et activité microbienne.
C’est donc bien la fertilité du sol que j’évalue et mon travail avec le/la producteur.trice est de lui permettre d’améliorer les rendements et/ou de réduire ses intrants sur le moyen/long terme.
Pour évaluer l’état de santé du sol, il faudra donc ajouter d’autres indicateurs, notamment des analyses de terre spécifiques sur les microplastiques, les métaux lourds et la biodiversité. Analyses plus couteuses mais qui participent à mesurer l’impact des pratiques agricoles notre environnement.
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