L’agriculture et les carrières : un avenir compatible ?

L’agriculture et les carrières : un avenir compatible ?
Après plusieurs décennies d’exploitation, les carrières doivent être restaurer pour être « rendu » à l’agriculture. Mais est-ce vraiment possible ?
J’ai eu l’occasion d’intervenir deux fois sur des sites d’anciennes carrières où les agriculteurs se demandaient s'il était possible de reprendre une activité de production :
- Tarn-et-garonne : un arboriculteur 🍎 sur les bords de Garonne se pose la question de réimplanter un verger après 30 ans d’exploitation des galets.
- Drôme : un céréalier sur les bords de l’Isère a énormément de difficultés à cultiver des parcelles reprises 1 an auparavant. Problèmes de poussent des céréales, les tracteurs se plantent au milieu des parcelles, mouillères au milieu etc.
Bien sûr, la première étape du travail est d’abord celle du diagnostic de sol. Je ne sais pas si vous êtes familiers des carrières, mais en règle générale, l’exploitant creuse en « avançant » et remblaie au fur et à mesure derrière lui. Ce qui veut dire que le remblayage se fait au fur et à mesure et pas en une seule étape. Les matériaux apportés sont donc très hétérogènes et ne se font pas forcément dans de bonnes conditions.
❌D’un point de vue de la verticalité. Les matériaux étant importés par couches successives, les 40cm du dessous n’ont rien à voir avec les 40cm au-dessus,
❌D’un point de vue de l’horizontalité aussi. Des blocs étant importés, il peut y avoir des bancs de sables (drainant) à côté de bancs d’argile (imperméables), qui bloquent la circulation de l’eau💧,
❌Des zones très compactées entre 60-90cm de profondeur, ne laissant aucune chance aux racines et presque inatteignable par un sous-solage,
❌Des zones d’accumulation de matière organique qui ne se dégradent pas,
❌Des objets polluants comme des plastiques et des fils électriques (le remblai vient souvent de chantiers).
Si la restauration des carrières est une exigence pour la reprise d’une activité agricole, force est de constater qu’elle est très difficile. L’activité biologique🪱est inexistante, les racines sont absentes ; les analyses de sol sont peu pertinentes car le sol des 30 premiers centimètres n’a rien à voir avec ce qui a dessous.
Pour reprendre ces parcelles, un travail profond🚜doit être réalisé dans les meilleures conditions, pour recréer de la porosité. Des apports de matière organique, diversifiés, progressifs et réguliers, doivent être réalisés pour redémarrer l’activité biologique. Enfin, les couverts végétaux 🌾avec des systèmes racinaires puissant et profonds peuvent être implanter pour occuper le maximum de volume de sol. Ils seront restitués au sol pour nourrir la biologie du sol. Dans ces cas extrêmes, il peut être intéressant d’inséminer la terre en lombric🪱pour une recolonisation rapide et de d’inoculer le sol avec des biostimulants les premières années (TCO, lifofer etc).
Dans tous les cas, les cultures pérennes🌳sont à proscrire dans les premières années, ainsi que les outils très lourds.
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